Le présent chapitre examine les effets des différentes formes de retour sur les migrants, leur famille et leur communauté au Sénégal, en particulier sous l’angle de la résilience et/ou du développement. Il s’intéresse avant tout au retour spontané et indépendant, au retour volontaire (effectué avec le soutien de l’OIM), et au retour forcé (expulsion). Il s’appuie sur des données recueillies dans le cadre d’entretiens individuels et collectifs menés avec des migrants de retour. Les résultats montrent que les migrants dont le retour est volontaire évoquent généralement, sur fond de fierté, une image idyllique de la migration, tandis que ceux dont le retour a été forcé ont tendance à être désenchantés. Certains migrants utilisent l’argent et l’expérience qu’ils ont obtenus à l’étranger pour devenir des entrepreneurs ; ils promeuvent l’image des migrants de retour en tant que force. Cependant, compte tenu de la tradition migratoire au Sénégal, le voyage de migration est considéré positif même si le migrant de retour rentre bredouille.