La migration s’accompagne forcément d’une prise de risque. En effet, quitter les siens revient immanquablement à s’aventurer en territoire inconnu. Le foyer que l’on quitte peut être inhospitalier, mais c’est un endroit auquel l’on est accoutumé. À l’inverse, un pays d’accueil peut sembler idyllique vu de loin, mais la vie peut s’y avérer rude pour un nouvel arrivant qui ne jouit pas de l’ensemble des droits de citoyenneté de ce pays. De ce fait, les théories économiques considèrent la prise de risque comme un facteur déterminant de la décision d’émigrer. Qu’ils s’attendent à gagner un revenu plus élevé à condition de trouver un emploi à destination1 ou que leur ménage suive une stratégie de diversification des sources de revenus pour réduire la probabilité de ne pas gagner suffisamment pour couvrir ses besoins2, les migrants – qu’ils le veuillent ou non – intègrent un calcul de risque dans leur décision d’émigrer. Si, dans un premier temps, les migrants en quête d’une protection internationale obéissent à un raisonnement
non économique, ils suivent tout de même une stratégie de réduction des risques : aussi difficile soit-elle, la migration forcée a lieu à partir du moment où rester chez soi est devenu le pire scénario.