Mobilité pastorale dans le contexte du changement climatique : Le cas du Mali

La transhumance transfrontalière est une occupation courante en Afrique de l'Ouest et du Centre : elle est constatée à des degrés divers dans tous les pays de la région, et contribue de manière significative aux moyens de subsistance dans la région ainsi qu’au maintien des écosystèmes, avec au coeur de leur pratique, la valorisation durable de la végétation et une gestion adaptative des ressources. Une multitude de facteurs (notamment l'insécurité, l'évolution des conditions environnementales, les restrictions croissantes sur les mouvements transfrontaliers et les changements de politique agricole) ont considérablement modifié les schémas de mobilité de la transhumance, les rendant plus imprévisibles et irréguliers. Des saisonalité changeantes, une augmentation de la fréquence des sècheresses et l’augmentation des températures affectent négativement les systèmes pastoraux. Dans ce contexte, les tensions et affrontements violents entre éleveurs et agriculteurs sont devenus plus fréquents et ont pris une ampleur considérable.

Cette étude vise notamment à combler le manque d'information concernant l’impact des perceptions des changements environnementaux et climatiques sur les décisions des éleveurs et des agriculteurs en termes de calendrier et d'itinéraires. L’étude s’est concentrée sur le Mali, à la frontière avec la Mauritanie. Les données ont été collectées d’octobre 2021 à janvier 2022. Trois mille trois cent trente-huit (3 338) éleveurs transhumants ont été enquêtés.