Le présent rapport analyse en détail la situation des migrants de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest qui ont été contraints de rentrer au pays en raison du conflit en Libye. Il s’agit du texte intégral dont a été tiré l’Aide-mémoire de l’OIM intitulé : Migrants de retour en Libye – L’expérience douce-amère du retour au pays. Il donne une vue d’ensemble des facteurs qui ont favorisé la migration vers la Libye en premier lieu ; le voyage des migrants en Libye et leurs efforts pour se construire une nouvelle vie ; le retour précipité chez eux ; et les besoins actuels de ceux qui sont retournés ainsi que le contexte dans lequel ils sont rentrés. Ce document s’appuie sur plusieurs évaluations conduites par l’OIM au point culminant du conflit (au Burkina Faso, au Ghana (avec le PNUD), au Mali, au Niger, au Sénégal et au Tchad). Il offre une perspective unique sur l’état d’esprit des retournés, de leurs familles et leurs communautés. Ce qui en ressort est une histoire très humaine de gratitude pour les nombreuses vies sauvées grâce à une réponse internationale rapide et sophistiquée, mais aussi un sentiment de désespoir face au futur. Les personnes retournées ont les idées, les compétences et le désir de refaire leur vie dans leur communauté d’origine, mais elles ont besoin de soutien technique et financier pour les aider à faire de leur réintégration une réalité. Cependant, une déstabilisation plus large des pays de la région est une menace potentielle si ces problèmes ne sont pas adressés. 
 
Les données des évaluations offrent une image claire et cohérente de la situation des personnes retournées dans ces six pays. L’efficacité de l’opération de rapatriement menée par l’OIM, la communauté internationale, les gouvernements et les organisations non-gouvernementales en réponse au danger le plus immédiat, a permis de sauver la vie de milliers de travailleurs migrants et a empêché une propagation de la crise libyenne à d’autres pays évitant ainsi une catastrophe humanitaire de plus grande ampleur. Cependant, des défis liés à la réintégration et à d’autres besoins sur le long terme demeurent. Ce document met en avant des recommandations concernant la réintégration et la stabilisation des communautés, la gestion de la migration et le renforcement des capacités, ainsi que le développement durable.