Au regard du nombre de migrants guinéens arrivés sur les côtes occidentales (Italie, Grèce et Espagne) entre 2015 et 2019 (38 758), on est amené à constater la nécessité pour le pays de se doter d’un document de profil migratoire qui permettrait de recueillir les données statistiques fiables et ainsi contribuer à la définition des mouvements migratoires dans l’espace CEDEAO. De nos jours, les défis auxquels la Guinée est confrontée sont énormes comme l’attestent ces statistiques. Classée 2e pays subsaharien pourvoyeurs de migrants irréguliers sur les côtes occidentales avec environ 2 411 guinéens qui sont arrivés sur le sol italien en 2019, contre 7 121 en 2018, 13 839 en 2017, 13 342 en 2016, et 2 629 en 2015. Ainsi, pour permettre au pays de faire face à cette problématique de la gouvernance migratoire, divers outils sont nécessaires dont le document de profil migratoire qui constitue le premier pas vers l’élaboration d’une politique migratoire. C’est dans ce cadre que la mission de l’OIM en Guinée et sur l’appui financier conjoint de l’Union européenne, CEDEAO, OIT à travers le projet de « Soutien à la libre circulation des personnes et à la migration en Afrique de l’Ouest » (FMM), etc., a pu apporter son expertise pour doter la Guinée de cet important outil qu’est le profil migratoire. Ce document contribue à une meilleure connaissance des flux migratoires de la Guinée. C’est d’ailleurs, dans ce cadre que le document de profil migratoire est élaboré sur un co-financement de l’Union européenne et de la CEDEAO. Ce document met ainsi un accent particulier sur les défis, mais aussi et surtout sur les opportunités liées à une meilleure gestion des migrations dans le pays.
Ce document, rédigé par le cabinet international Altaï consulting assisté par un consultant national avec la participation de tous les départements ministériels sous le leadership du Ministère des Affaires Étrangères et des Guinéens de l’Étranger vient combler une lacune importante qui est celle de doter le pays d’un outil de gouvernance des migrations. Il est également nécessaire de signifier l’implication et l’apport de certains acteurs de la société civile guinéenne soucieux de la gouvernance actuelle des migrations en Guinée, sans oublier la participation remarquable de certaines agences des Nations Unies en Guinée.